Je découvre la ville d'Antananarivo que j'habite depuis peu. Grouillante, bruyante, chocante, attachante... Tana est un grand mélange de gens et d'architecture hétéroclite. Je la parcours à pied. J'écoute et je regarde, grand vasaha déambulant, muni d'un sténopé panoramique. J'imagine des colisions de points de vue, des associations qui font sens, qui questionnent l'urbanisme de la ville. Je me promène et je crée une grande image mentale, composée de petites images juxtaposées. J'explique aux curieux dans un malgache très rudimentaire comment marche cette boite bizarre... « Izaho maka sary hafakely, amin'y fakantsary izaho manamboatra. Misy sary ngeza iray, ary sary efatra kely... » Puis par chacun des trous de la boite, je capture successivement quatre sténopés qui vont s'imbriquer pour composer une seule image panoramique.
L'immobile se fige, les mouvements s'effacent, les perspectives s'échappent... Le paysage déconstruit se recompose, et la ville s'imprime au fond de la boite dans un ordre joyeusement balloté par le hasard.