« En 2024, 69% de la population malgache n'a pas accès aux services de base pour se soigner, éduquer ses enfants et vivre dans des conditions sanitaires acceptables.» Ancienne colonie française, Madagascar est depuis son indépendance en 1960, le seul pays qui sans avoir connu la guerre s’appauvrit depuis 60 ans. Il détient le triste record du pays qui a subi la plus forte chute du revenu par habitant : 45 % entre 1960 et 2020, et ce malgré ses immenses ressources naturelles... ¤
Car Madagascar n'est pas un pays pauvre. C'est un pays appauvri, dont les richesses sont accaparées par une infime frange de la population. Les écarts sociaux abyssaux alimente un profond ressentiment envers les élites prédatrices du pays. En ce moment dans la rue, le peuple malgache exprime son envie de respect, de justice et de changement.
A Antananarivo, la capitale malgache, le quartier d'Antohomadinika (littéralement : 'le coin des petites bricoles') témoigne de l'insuffisance criante des investissements publics pour assurer les besoins de première nécessité de la majeure partie des habitants. A deux pas du centre-ville et de ses promesses d'activités économiques, ce quartier s'est développé comme beaucoup d'autres dans une zone de bas fond. Autrefois occupés en grande partie par des rizières, les terrains sont sensibles aux inondations en saison des pluies. L’absence d’un système de gestion des déchets efficace provoque dans ce contexte une exposition des familles aux risques sanitaires et accentue la stigmatisation du quartier. De nouveaux venus des campagnes arrivent chaque année. L'espace et le travail manquent... Mais dans les dédales des ruelles et des maisons inondées une partie de l'année, la vie foisonne. Les enfants jouent, les adultes vendent ou lavent, réparent, fabriquent, transforment, transportent, s'activent... et ne baissent pas les bras. . Ce travail photographique en cours, initié en avril 2024, est couplé avec des ateliers photo réalisés avec les habitants du quartier, afin de leur donner la possibilité de représenter eux-même l'environnement dans lequel ils vivent. (à découvrir dans l'onglet 'Démarches participatives')
¤ Données de la Banque Mondiale